Les nuisances du tabagisme de rue : une réalité digne d’ une autre époque

ASBL Ixelles Développement - Les nuisances du tabagisme de rue - une réalité digne d' une autre époque.

Le tabagisme, en particulier dans les espaces publics et plus spécialement en rue, constitue, au sein de notre société belge, une problématique qui relève du tabou. Au-delà de l’impact direct sur la santé des fumeurs, il génère une série de nuisances qui affectent considérablement la qualité de vie des non-fumeurs et l’environnement urbain.

La fumée de tabac, composée de milliers de substances chimiques dont de nombreuses sont toxiques et cancérigènes, se disperse dans l’air ambiant. Les études scientifiques convergent pour attester que l’exposition à cette pollution, même à faible dose, augmente significativement les risques de développer de nombreuses maladies, tant chez les adultes que chez les enfants. Les affections respiratoires, les maladies cardiovasculaires et les cancers sont parmi les plus fréquemment associées au tabagisme passif.

Les mégots de cigarette, souvent jetés au sol par négligence, représentent une source majeure de pollution environnementale. Outre leur aspect inesthétique, ils libèrent des substances toxiques dans les sols et les eaux, contaminant ainsi les écosystèmes. Par ailleurs, les mégots sont une source importante de micro-plastiques qui se fragmentent progressivement et pénètrent dans la chaîne alimentaire.

On peut aussi noter l’odeur âcre et persistante de la fumée de tabac imprègne les vêtements, les cheveux et les objets, générant une gêne considérable pour les personnes qui fréquentent les lieux où il est fumé. De plus, les cendriers débordants et les mégots éparpillés contribuent à dégrader l’image des espaces publics, créant une atmosphère désagréable et peu invitante.

Les nuisances engendrées par le tabagisme en milieu urbain ne se limitent pas aux conséquences sanitaires et environnementales. Elles touchent également profondément le cadre de vie des citoyens et remettent en question le principe fondamental du droit à un environnement sain.

En effet, la fumée de tabac et les résidus de cigarettes créent une gêne olfactive et visuelle significative, altérant ainsi le plaisir de profiter des espaces publics. Les passants, les riverains, les travailleurs de plein air sont quotidiennement confrontés à des odeurs désagréables, à des mégots jonchant le sol et à des cendriers débordants. Cette situation génère un sentiment d’insécurité, de saleté et de désagrément qui nuit à la qualité de vie et à l’attractivité des quartiers. Et que dire des sorties de lieux de travail où, généralement, on dispose un cendrier qui attire les fumeurs ? Ceux-ci se regroupent et c’ est un véritable nuage toxique qui vous accueille à l’entrée de votre lieu de travail !

Au-delà de l’aspect esthétique, le tabagisme dans l’espace public constitue une véritable atteinte au droit de chacun de respirer un air pur et de vivre dans un environnement propre. Ce droit, inscrit dans de nombreuses déclarations internationales, est pourtant régulièrement bafoué par les fumeurs qui imposent leur choix de vie aux autres. Il s’agit là d’une forme de discrimination qui limite la liberté de mouvement et le bien-être des non-fumeurs.

En imposant une telle contrainte, les fumeurs ne respectent pas le principe de l’égalité de tous devant la loi et portent atteinte à la notion de vivre-ensemble. Il est donc impératif de mettre en place des mesures efficaces pour protéger les droits des non-fumeurs et garantir à tous un environnement sain et agréable.

L’interdiction totale de fumer dans l’espace public, bien que pouvant sembler radicale, a déjà fait ses preuves dans plusieurs villes à travers le monde. Milan, en Italie, est un exemple particulièrement éclairant. Cette métropole a mis en place une interdiction complète du tabagisme dans l’espace public, incluant les rues, les places et les parcs.

Les résultats de cette mesure sont encourageants. Les études menées après l’implémentation de l’interdiction ont montré une nette amélioration de la qualité de l’air, une diminution significative des mégots jetés au sol et une augmentation du sentiment de sécurité et de bien-être parmi les habitants. Les nuisances olfactives et visuelles ont également été considérablement réduites, contribuant à valoriser l’image de la ville.

L’expérience milanaise démontre que l’interdiction totale du tabagisme dans l’espace public est non seulement réalisable, mais également bénéfique pour la santé publique, l’environnement et le cadre de vie des citoyens. Elle montre également que les citoyens sont prêts à accepter de telles mesures lorsqu’elles sont mises en œuvre de manière claire et accompagnées d’une communication adéquate.

L’exemple de Milan offre ainsi une perspective prometteuse pour d’autres villes souhaitant lutter contre les nuisances du tabagisme et améliorer la qualité de vie de leurs habitants. Bien entendu, chaque contexte urbain est spécifique et nécessite une adaptation des mesures. Néanmoins, les leçons tirées de l’expérience milanaise peuvent servir de guide pour mettre en place des politiques efficaces et durables.

Nous espérons que nos autorités publiques liront cet articles et infléchiront les politiques actuelles dans le sens de l’ interdiction du tabagisme dans l’ espace public. Nous sommes convaincus que toute l’ Europe finira par adopter cette règle sanitaire à l’ horizon 2030 après avoir, à juste titre, déjà interdit le tabac dans les restaurants et les cafés, les cinémas, les avions, les trains, les lieux de travail et les gares. La suite logique est donc immédiatement déductible : nous l’ attendons !

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